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PAOLO 

ROVERSI

Studio

Paolo Roversi est l’un des grands photographes de mode d’aujourd’hui. Né à Ravenne, en Italie, l’ancien reporteur s’installe à Paris en 1973. Il a imposé depuis, dans les revues internationales de mode, un style fait d’élégance et de fragilité. En 1980, il découvre le nouveau Polaroïd grand format (20x25 cm), qui lui permet de mieux explorer un monde entre la réalité et le songe, entre le présent et le souvenir : harmonie des formes, douceurs des contours, sophistication des couleurs et des lumières. Loin du réalisme cru qui s’impose dans les années 1990. Paolo Roversi laisse la place à l’émotion pour mieux donner forme et vie au mystère : “ La photographie, explique-t-il, n’est pas la vie saisie en un instant mais le moment précis où le présent est englouti à jamais dans le passé, c’est le temps transpercé qui nous délivre un pâle fantôme.” Les modèles photographiés par Paolo Roversi se présentent comme des apparitions. L’utilisation d’une palette resserrée avec des rapports de tons toujours plus ténus y contribue largement. Ainsi, dans son livre Nudi (1999), la couleur ivoire de la chair des modèles déshabillés se confond avec celle du fond. Les photographies rassemblées au palais des Beaux-Arts de Lille mêlent portraits, nus, photographies de mode, vues de l’atelier. Prises depuis de nombreuses années, elles forment la matière d’un livre à paraître, intitulé Studio. Toutes dessinent en creux l’espace de création du photographe. A la façon d’un journal intime, elles racontent ce lieu particulier, son histoire, son rythme, ses temps de pose, une façon de travailler :”Mon studio, c’est un espace à remplir : une pièce vide avec un vieux parquet et une grande fenêtre qui regarde vers le nord, c’est un petit théâtre d’imagination avec un modeste équipement : quelques chaises, un tapis, deux ou trois lampes, un tabouret. Une vielle couverture est ma plus chère toile de fond. Le studio, c’est encore un temps à inventer. C’est surtout un état d’esprit, une façon de regarder et de sentir. Le studio est partout. Il est un coin dans ma tête. »

 

 

Anne de Mondenard 2005 Transphotographiques 5 « Hors circuit »

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